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L' Empire Romain

Objectif du cours : définir les principales caractéristiques de la société Romaine, de l’Empire Romain.

Lorsque l'on demande aux élèves ce qui leur vient à l'esprit à l'évocation de l'Empire Romain, la plupart répondra Astérix, les Péplums hollywoodiens ou bien encore les Jeux du cirque et les gladiateurs. L'Empire Romain représente un imaginaire collectif très fort, même dans les sphères géographiques n'ayant pas ou peu subi son influence qui, nous allons le voir lors de ce cours, a été quasi totale.

Source : Astérix et la suprise de César, Gaëtan et Paul Brizzi, 1985, Gaumont.

Introduction

Tout d’abord, définissons ensemble une carte d’identité de l’Empire Romain :

 

55 millions de km2, 88 millions d’habitants sur 250M dans le monde à l’apogée, soit un humain sur trois environ citoyen d’un même ensemble politique et culturel, ayant par ailleurs duré environ 1500 ans, de l’avènement d’Auguste en 27 av. JC à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453.

 

 

 

La carte ci-dessous présente la domination romaine à son apogée, c’est-à-dire vers 117 Ap. JC.

Source : « Roman Empire Trajan 117AD » par Tataryn — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Roman_Empire_Trajan_117AD.png#/media/File:Roman_Empire_Trajan_117AD.png

 

Comme on le voit sur la carte ci-dessus, l’Empire Romain est très vaste. Une question nous frappe : comment les romains ont-ils pu administrer un espace géographique si disparate, constitué d’une multitude de peuples différents les uns les autres ? La réponse explique probablement pourquoi l’influence culturelle romaine est aujourd’hui encore présente en Occident. En effet, la formidable organisation politique, la puissance militaire alliée à un pouvoir économique fort, et surtout la propagande culturelle véhiculée à travers l’Empire a constitué une véritable trame, un modèle de société qui s’est répandu dans toute l’Europe géographique.

Plan de la leçon

Notre plan s'articulera autour de trois points essentiels qui définissent la société romaine :

1. La ville, le modèle urbain romain.

 

2. L'économie de l'Empire.

 

3. La politique impériale.

1. La ville, le modèle urbain romain

Le modèle urbain romain va s’imposer partout où l’Empire installe de nouvelles colonies. Les touristes contemporains que nous sommes, avons déjà pu apercevoir par exemple, des thermes en Turquie actuelle, des cirques en France, vestiges d’édifices militaires en Allemagne, en Ecosse, bâtiments à caractère religieux en Egypte ou en Tunisie. Avant d’entrer dans le détail du modèle urbain, on peut expliquer la raison de ces vestiges présents partout. Toute conquête militaire va de pair avec une colonisation culturelle, ceci est la logique de tous les empires. Ainsi, c’est la raison pour laquelle on parle espagnol dans la plupart des pays Sud-Américains, que l’on joue au cricket en Inde, ou que la monnaie officielle de l’Equateur est aujourd’hui le dollar US.

 

La ville romaine, c’est avant tout une architecture urbaine géométrique, avec une prédominance des routes pavées. Ce réseau routier perfectionné permet de faciliter les échanges, notamment commerciaux, mais aussi de rendre la ville plus propre, plus accessible, donc de permettre son extension démographique et économique.

La Via dell' abbondanza est l'un des vestiges les mieux conservés de voie romaine. Traversant la ville antique de Pompéi, elle est pavée, entourée de trottoirs et même de passages piétons, comme on peut le voir au centre de la photographie.

Autre gestion pertinente des infrastructures urbaines, les eaux publiques, avec la présence d’aqueducs pour l’acheminement de l’eau courante au centre-ville, rendant la cité salubre et moins vulnérable aux épidémies. 

L'aqueduc de Ségovie, en Espagne, acheminait l'eau du fleuve voisin vers la ville, facilitant la vie quotidienne des citoyens.

Enfin, une industrie des loisirs est omniprésente. Les thermes sont un lieu de sociabilité, où l’on discute affaires publiques et affaires de cÅ“ur. Les Jeux prennent une place prépondérante dans la vie quotidienne du citoyen romain, courses de chars, combat de gladiateurs sont autant d’occasions de parier sa solde. Sur une note plus légère, de nombreuses fouilles archéologiques ont mis au jour des vestiges de lupanars, lieux de distraction pour hommes seuls et femmes de petite vertu…

Les Thermes, ou bains publics, ici à Bath en Angleterre, sont à la fois lieu de détente et de sociabilité. Souvent situés au centre de la ville, ils sont un lieu de rencontres privilégié, où se nouent accords commerciaux, mariages et intrigues politiques.

Source : http://www.romanbaths.co.uk/ Thermes de Bath.

Contrairement aux idées reçues véhiculées notamment par le cinéma américain, les combats de gladiateurs étaient rarement mortels. Le peuple vouait une admiration pour ces athlètes, comparable aux sportifs modernes.

Source : Spartacus, Stanley Kubrick, 1960, Universal Pictures.

2. L' Ã©conomie de l'Empire

 

L’expansion géographique de l’Empire Romain a pu s’appuyer sur une économie prospère. Celle-ci était basée sur un triptyque fondamental : le blé, le vin et l’huile. Le blé servait à nourrir tant les Hommes que les bêtes, le vin était plus qu’essentiel car l’eau n’était pas toujours potable, quant à l’huile, elle recouvrait beaucoup d’utilisations, source d’éclairage, savon, cuisson des aliments…

Les échanges commerciaux, nous l’avons vu précédemment, étaient facilités par un réseau routier performant. La voie maritime n’était pas oubliée, avec un trafic fluvial dense avec les pays du nord, mais aussi au sud, à travers la mer Méditerranée, que les romains appelaient Mare Nostrum, ou Notre Mer. On importait du papyrus égyptien pour l’écriture, du blé d’Egypte également, des épices d’Orient, des soies de Chine, etc. La chasse et la pêche étaient évidemment omniprésentes, les romains étant par exemple particulièrement friands du garum, sorte de condiment à base de poisson, que l’on pourrait rapprocher du nuoc-mâm asiatique aujourd’hui.

Enfin, l’économie de base s’appuyait sur l’armée romaine, puisque les impôts prélevés aux citoyens romains servaient à payer la solde des militaires, qui achetaient les produits de première nécessité aux mêmes citoyens, une économique triangulaire saine et prospère.

La carte ci-jointe présente les principales importations de matières premières des quatre coins de l'Empire.

3. La politique impériale 

Afin de pouvoir administrer un espace géographique vaste et disparate à la fois, une assise politique était fondamentale. S’appuyant sur l’héritage grec, Athénien notamment, les institutions politiques romaines permettaient une gestion au quotidien des différentes provinces de l’Empire. En premier lieu, le Sénat, ou assemblée des citoyens, votaient les lois et les budgets annuels, en premier lieu le budget de la guerre. Ainsi, des nombreuses cohortes étaient disposées aux quatre coins de l’Empire, afin d’assurer la sécurité des administrés face aux invasions barbares, mais aussi afin de dissuader la population d’une insurrection contre l’occupant romain. L’armée romaine, d’une puissance et d’une discipline à toute épreuve, a permis la conquête de nombreux territoires. Les légionnaires sont des professionnels, entraînés au combat et suivant une stratégie apprise très jeune.

Mais même avec une armée aussi grande et disciplinée, gérer un territoire aussi vaste nécessitait quelques arrangements. Ainsi les romains signaient un foedus, ou traité, avec les peuples barbares aux portes de l’Empire, afin de créer une sorte de pacte de non-agression, en échange de quoi les dits peuples pouvaient administrer les territoires qu’ils occupaient, mais en devant rendre compte à Rome, sans être pour autant considérés comme citoyens romains.

Connue pour sa discipline et la maîtrise des positions tactiques, l'armée romaine a conquis de nombreux territoires en imposant sa force sur les peuples adverses.

Source : Astérix légionnaire, René Goscinny et Albert Uderzo, 1967, Hachette.

Conclusion

La grandeur de l’Empire est à la fois le reflet de son apogée, et la raison principale de sa chute. Miné par des querelles de successions internes, l’empire se préoccupe de moins en moins de ses territoires les plus éloignés. Les peuples barbares fédérés prennent alors leur indépendance et conquièrent sans force les espaces qu’ils occupaient déjà. Le dernier empereur romain d’occident, un adolescent du nom de Romulus Augustule, est déposé en 476 Ap. JC, sans violence, marquant la fin de l’Empire Romain d’Occident. Celui-ci durera encore presque 1000 ans, avec comme nouvelle capitale Constantinople. Malgré tout, l’Empire Romain laisse une marque importante en occident, même après sa disparition Ce vide politique, administratif et culturel est rapidement comblé par le christianisme, allié ensuite aux chefs barbares, dont Clovis, qui deviendra roi des Francs. Nous aborderons le passage de la fin de l’Empire Romain au très haut Moyen-Age dans le cadre du prochain cours.

Pour en savoir plus :

Le ministère du tourisme italien propose, par l'intermédiaire d'un organisme appelé Surintendance pour le patrimoine archéologique de Pompéi, une visite virtuelle des vestiges de la ville de Pompéi, ensevelie par le Vésuve en 79 Ap. JC.

Bibliographie

 

 

  • Naissance, vie et mort de l’Empire Romain, Yann le Bohec, Picard, 2012.

 

  • Histoire de la civilisation occidentale, Georges Langlois, Beauchemin, 2012.

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